Nous ne pouvons qu'être d'accord avec vous, monsieur Carrez. Monsieur le ministre, je partage votre vision républicaine de la responsabilité politique. C'est évidemment à l'élu ou au ministre d'assumer pleinement les décisions politiques qui sont prises. À condition, toutefois, de savoir. Or vous ne nous dites rien sur ce point, monsieur le ministre. Durant cinq ans, a-t-on su ou non ? Parce qu'on n'est pas tout seul. Ce n'est pas parce qu'on est un élu politique que le ciel vous infuse une intelligence et des savoirs que vous n'avez pas nécessairement. C'est souhaitable, d'ailleurs, que nous soyons des amateurs… Bref, savait-on, oui ou non ? Et qui savait ? Cela nous importe.
M. Olivier Faure, de manière équanime, a nommé des responsables : eux, savaient-ils ou non ? Cette affaire a tout de même duré cinq ans ! Telle est la question que je vous pose, monsieur le ministre. En l'espèce, vous êtes politiquement comptable de la continuité de l'État. Pour le reste, M. Carrez a eu raison de le souligner : nous serons tous responsables de tout ce qui s'est passé ici, que ce soit par notre silence ou par nos interventions.
Vous n'êtes pas sans savoir que je n'éprouve pas une admiration débordante pour l'outre-Rhin. Les Français sont tout à fait capables de très bien faire par eux-mêmes sans aller regarder la couleur de l'herbe dans le pré d'à côté. Et, monsieur Carrez, il convient d'intégrer à votre analyse la question du semestre européen, qui prépare en amont les décisions que les gouvernements des pays de l'Union européenne prennent en aval. Je le déplore, mais c'est une réalité. Or nous ne faisons pas preuve d'un sérieux suffisant dans l'examen de cette phase qui intervient avant le débat budgétaire lui-même.
Monsieur le ministre, je suis sûr que vous avez bien entendu ma question…