Intervention de Fabrice Brun

Séance en hémicycle du jeudi 6 juin 2019 à 15h00
Mobilités — Article 15 bis b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabrice Brun :

Madame la ministre, le silence par lequel vous avez accompagné la mise en oeuvre de cette mesure pour le moins technocratique et déconnectée des réalités du terrain en dit long sur l'appréciation que, forte de vos vingt années d'engagement au plus haut niveau de l'État dans la politique des transports de notre pays, vous portez sur cette décision. Mon propos vous est donc moins destiné qu'aux parlementaires de la majorité.

Si j'ai bien compris, en l'état actuel du texte, on devra continuer à rouler à 80 kilomètres-heure sur la grande majorité des routes nationales, sauf lorsqu'elles sont équipées d'un séparateur central, auquel cas la vitesse sera limitée à 90 kilomètres-heure.

En ce qui concerne les routes départementales, il reviendra au président du département de fixer pour certaines la limitation à 90 kilomètres-heure, pour d'autres à 80. Et il sera naturellement possible qu'une voie départementale change brutalement de limitation de vitesse en changeant de département.

Si l'on ajoute à cela les portions de routes où la vitesse et limitée à 70 kilomètres-heure, les agglomérations où l'on roule à 50 et les zones où le maire a décidé de la réduire à 30, amis automobilistes, vous n'avez plus qu'une chose à faire : ne regardez plus la route mais les panneaux – et préparez votre porte-monnaie !

Ce voyage au bout de l'absurde est en effet loin d'être terminé, à moins qu'il ne s'achève, aujourd'hui, dans cet hémicycle de la dernière chance, ou demain, devant le Conseil d'État, grâce au recours juridique que nous avons déposé, à l'initiative de Pierre Morel-à-l'Huissier.

Je le répète, chers collègues, ce combat est loin d'être terminé, tant il revêt d'enjeux symboliques et concrets pour notre mobilité dans des territoires où, même si elle est amenée à se partager davantage, à se décarboner progressivement, la voiture reste l'outil numéro un de la mobilité. Je serai donc direct : arrêtez d'emmerder les Français !

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