J'ai voté avec beaucoup de plaisir l'amendement de M. Zulesi, parce qu'il va dans le sens de la mobilité, mais il manque une pièce au puzzle. Comment vais-je expliquer aux Cantaliens que l'on a réussi à étendre le nouveau régime aux voies communales, mais que, sur les nationales, on continuera à rouler à 80 kilomètres-heure ? On ne pourra plus mettre en avant l'argument de la sécurité routière, puisque ce verrou a sauté pour les départementales, dans la mesure où l'on fait des choix raisonnables, soutenus par un avis de la commission de la sécurité routière, et qu'il vient de sauter aussi pour les voies communales, là encore si la commission de la sécurité routière appuie cette disposition. Qu'est-ce qui empêche qu'on étende ce régime aux routes nationales ?
Tous ceux qui ont des nationales bidirectionnelles, sans séparateur central – je pense en particulier à mon collègue de l'Ardèche – , vont se compter au lendemain de ce vote. Ils vont penser qu'ils sont des laissés-pour-compte, qu'ils ont été oubliés. Or, puisque vous avez eu l'ouverture d'esprit de nous entendre et d'étendre le nouveau régime à d'autres routes, vous n'allez plus pouvoir leur opposer l'argument de la sécurité routière. Vous ne pourrez que dire : « Tout le monde peut s'occuper des routes, sauf les préfets, et tant pis pour vous si vous n'avez pas de deux fois deux voies ». On ne peut pas accepter cela !
Ce sont des territoires qui souffrent déjà d'un sentiment d'abandon.