Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du jeudi 6 juin 2019 à 21h30
Mobilités — Article 15 bis b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je n'ai pas voté l'amendement de M. Zulesi qui a été adopté à une large majorité – je prends la peine de le dire publiquement, puisqu'il n'a pas fait l'objet d'un scrutin public – car j'avais l'impression qu'il ne disait pas tout, qu'il était piégé : la notion de responsabilisation me semblait comporter un piège non seulement politique, mais politicien. Alors que nous parlons de vies à sauver, certains semblent en effet se livrer à des paris politiciens sur l'avenir : si jamais, paraissent-ils se dire, il y a demain un accident dans un département qui a augmenté la vitesse sur les routes départementales, on en fera porter la responsabilité aux autorités locales. Je ne voulais pas voter un amendement qui me donnait cette impression.

Puisque vous avez voté cet amendement, c'est que vous jugez crédible l'éventualité d'une augmentation de 10 kilomètres-heure de la vitesse autorisée sur certaines portions de route communale ou départementale. Mais vous ne pouvez pas jouer avec la vie de nos concitoyens !

En outre, la mesure doit être compréhensible par l'ensemble de la population française ; c'est ce que s'efforcent de montrer nos camarades du groupe Les Républicains. Si vous jugez cette éventualité crédible, vous ne pouvez donc pas ne pas juger également crédible la même possibilité sur une route nationale, si la configuration, voire la commission de sécurité compétente, est la même. Pourquoi déclareriez-vous que vous ne relèverez pas la vitesse sur ces routes, sinon par combine politicienne ? Or je me refuse à cautionner ce genre de combine.

Par cohérence, et pour que mes concitoyens comprennent que nous devons sortir de la situation actuelle, je voterai les amendements défendus par le groupe Les Républicains. Si l'on considère que l'éventualité mérite d'être étudiée, ce qui ne veut pas dire qu'elle se concrétisera, ce doit être le cas sur l'ensemble du réseau – chacun exerçant, naturellement, ses responsabilités propres. En revanche, en ne votant pas ces amendements, vous décidez que l'on ne relèvera pas la vitesse sur certaines routes, même s'il est possible de le faire et que cela ne pose aucun problème, pour la seule raison qu'il s'agit de routes nationales. Ce n'est pas possible ! Comment voulez-vous que les citoyens français le comprennent ? Comment voulez-vous que nous l'expliquions ce week-end sur les marchés ?

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