Nous soutiendrons l'article 15, d'abord parce qu'il faudrait éviter d'envoyer des signaux négatifs pour l'attractivité de la place de Paris, comme l'a rappelé notre collègue Peyrol, ensuite parce que la taxe sur les transactions financières « intraday », outre qu'elle alourdit la fiscalité sur les transactions financières, est techniquement difficile à mettre en place.
De ce point de vue, je voudrais dénoncer une illusion fréquente chez les partisans d'une fiscalisation accrue des transactions à l'intérieur d'une même journée. Il faut garder en tête que les marges, sur ces transactions, sont si faibles que la TTF décourage totalement ce type d'opérations. Pourquoi pas, si l'on veut lutter contre les transactions de très court terme, mais la base taxable va s'évaporer et, dès lors, le produit de l'impôt sera beaucoup plus maigre.
Cela dit, il nous importe que le financement de l'aide publique au développement soit ambitieux et que l'objectif de 0,7 % du revenu national soit atteint dans un horizon raisonnable. Cependant cette politique d'aide au développement ne doit pas être corrélée à la fiscalité des transactions financières. En particulier, le gel de la taxe sur les transactions financières ne doit pas avoir de conséquences sur nos objectifs en matière de financement de l'aide au développement. Décorréler ces deux sujets permettra de dépassionner les débats et donc de mener des politiques cohérentes et ambitieuses dans ces deux domaines : la finance et l'aide au développement.
L'exploration de pistes de financement innovantes nous semble capitale, tout comme la convergence au niveau européen, qui permettrait à la fois de lever plus de fonds et d'éviter de pénaliser l'attractivité des pays disposant de ce type de taxe.