Refuser de produire de la MDD a pour conséquence de s'exposer aux pressions du client, mais aussi de laisser un vide dans lequel pourront s'engouffrer des concurrents moins impliqués dans les bonnes pratiques du bio, voire des produits importés. Un tel refus n'est pas sans risque pour les entreprises. Ce choix est complexe.
De toute évidence, l'émergence de gigantesques centrales d'achat à l'échelle internationale représente un risque. Les consommateurs détiennent largement la réponse. Nous devons les convaincre qu'acheter bio est une démarche cohérente, et que les approvisionnements nationaux ou locaux doivent être privilégiés car ils entretiennent la vitalité de nos territoires et de notre agriculture. Il s'agit de redonner du sens à la consommation.
Mme Do s'enquérait de nos propositions visant à assurer un partage équitable de la valeur. Une partie des réponses est législative. Nous demandons par exemple un encadrement des pénalités de rupture, enjeu majeur pour notre secteur. Les sanctions doivent être à la hauteur des dérives. Les fournisseurs ne doivent pas non plus se sentir menacés lorsqu'ils dénoncent les pratiques abusives de leurs clients. Parallèlement, un travail d'éducation des consommateurs doit être mené. Ceux-ci doivent comprendre pourquoi un produit bio, a fortiori d'origine française, ne peut pas être vendu moins cher que son équivalent conventionnel. Les promotions qui induisent ce type de distorsion doivent être dénoncées.