Intervention de Laurent Grandin

Réunion du jeudi 9 mai 2019 à 9h30
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Laurent Grandin, président de l'Association interprofessionnelle des fruits et légumes frais (INTERFEL) :

En réponse à la question sur la fraise, il s'agit de démarches privées qui ne relèvent pas des interprofessions. Les signes de qualité reconnus sur le plan européen sont peu nombreux et la France y a ajouté la haute valeur environnementale (HVE), qui est une réponse assez adaptée puisqu'elle certifie l'agroécologie. C'est le sigle montant, qui permet aussi de différencier les produits français de produits de pays tiers n'appliquant pas cette certification. La multiplication des sigles n'émane pas de l'interprofession.

Il y a très peu de chances qu'un petit producteur de fraises du Sud-Ouest envoie sa production à la grande distribution pour une raison simple : pour servir les plateformes de la grande distribution, il faut des volumes. Le petit producteur en question ne pourra donc pas servir un supermarché se trouvant dans le Nord. S'il sert un magasin à proximité, il se charge souvent lui-même de la livraison et, en cas de problème, le règlement peut se faire en direct avec l'acheteur.

Cela étant, il existe une tendance à la normalisation européenne – souvent d'origine française – sous la forme de normes CEE-ONU correspondant à des critères de qualité. Ces critères peuvent porter sur l'évolution des fruits – la fraise, par exemple, est un fruit exposé qui peut être touché par le développement rapide de maladies, au point que les fraises sont expédiées saines et réceptionnées le lendemain dans un état de mauvaise qualité. Le calibre – de la pomme, par exemple – peut aussi poser problème. Il se pose également des questions de conformité gustative. Les fraises immangeables, par définition, ne sont pas acceptées. Je n'exclus pas, sur certains marchés difficiles, qu'il puisse exister des pressions à la marge, mais nous disposons de mécanismes de gestion de ces cas par le prix : le marché présente une certaine élasticité entre les volumes et les prix qui permet de procéder à un ajustement des deux côtés.

Nous sommes désormais dans un régime européen commun de normalisation et l'« agréage » se fait dans toutes les entités, qu'elles soient de la grande distribution ou non, afin de libérer la propriété et le risque.

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