Madame la ministre, lorsque l'État dépense 1 000 euros, il n'en consacre que 4 à la justice... C'est dire l'ampleur de la tâche qui est la vôtre. Il est aujourd'hui un sujet qui me préoccupe particulièrement, celui de la situation de nos prisons. Le nombre de détenus s'élevait le mois dernier à 71 828 – ce qui est un record –, alors que nous disposons aujourd'hui de 61 010 places très exactement.
Vous avez cité tout à l'heure des chiffres et des projets, en évoquant notamment l'ouverture de la prison de Draguignan en 2018. Je rappelle qu'il ne s'agit pas d'un nouvel établissement, mais de la reconstruction d'un établissement existant à la suite des inondations de 2010 – il y a donc neuf ans.
Aujourd'hui, la situation générale des prisons est grave, préoccupante et urgente. Dans le cadre de la loi de programmation, vous avez annoncé 7 000 places, ce qui constituait déjà un retrait par rapport à l'engagement présidentiel de créer 15 000 places pour 2022. Vous nous signalez par ailleurs que seulement six opérations sur dix ont à ce jour fait l'objet d'acquisitions de terrains. Cela semble signifier que l'objectif de 7 000 places ne pourra pas être tenu – ce qui est extrêmement préoccupant, notamment en matière d'exécution des peines. Comment pensez-vous rattraper ce retard ? Des mesures d'urgence sont-elles prévues, et des projets provisoires pourraient-ils être mis en place, notamment sous la forme de modules provisoires ?
Enfin, je ne saurai conclure sans évoquer un sujet plus personnel : je veux parler de la situation de la prison de Nice, qui a franchi un taux d'occupation de 150 %. Où en est le nouveau projet qui était quasiment prêt et a été reporté ?