Je suis élu d'un territoire de l'industrie automobile, Sochaux, où 2 000 voitures sont construites chaque jour, 500 000 chaque année.
Bien sûr, nous devons réaliser cette transition écologique et favoriser la décarbonation des mobilités, mais M. Potier me semble un peu démagogue : on ne passe pas si facilement de 2050 à 2040 ! Il faut laisser à nos territoires, à nos industries, le temps de s'adapter. La recherche d'une meilleure qualité environnementale ne doit pas faire oublier les enjeux de l'emploi, les populations, les salariés, les familles. Ils ont besoin de comprendre le sens de notre action, sinon ils penseront que nous sommes déconnectés de la réalité qu'ils vivent tous les jours.
N'oublions pas non plus les industriels qui ont investi massivement et devront encore le faire dans l'avenir du fait des mesures que nous nous apprêtons à prendre.
On ne peut pas, pour le simple plaisir d'une annonce, hâter de dix ans une telle mesure, comme si nous n'étions pas à un an près. Je sais où cela mène : à la situation que connaît aujourd'hui le site de General Electric dans le territoire de Belfort, car nous n'avons pas su – et j'ai siégé à vos côtés, monsieur Potier – anticiper l'effondrement du marché de la turbine à gaz, ni ses conséquences sur l'emploi.
Les virages industriels sont longs à prendre. N'oublions pas que, derrière ces enjeux, se trouvent des emplois et des familles. Il faut en tenir compte et ne pas annoncer dix ans de moins pour simplement impressionner dans un hémicycle.