Mes doutes portent sur les propos de M. François-Michel Lambert relatifs à la justice sociale. Si je comprends bien que l'on fixe un tel objectif pour 2040, il ne faut pas oublier les impératifs industriels : que signifie concrètement qu'il ne devra plus y avoir de véhicules émettant des gaz à effet de serre en 2040 ? En l'état de la technologie, nous disposons du véhicule électrique, mais il demeure très cher et soulève la question des infrastructures ; la propulsion à l'hydrogène n'est pas encore mature ; quant aux biocarburants, ils émettent des gaz à effet de serre. Dans les faits, si on ne trouve pas le moyen de développer d'autres technologies, en 2040, toutes les voitures devront être électriques pour respecter votre objectif.
Il serait important d'introduire une clause de revoyure, afin de prendre également en considération le pouvoir d'achat – la proximité de la date, à mon avis, suffit à l'écarter, mais imaginons que nous puissions la voter, même différemment. Il ne faudrait pas qu'après avoir interdit toute vente de certains types de véhicules, le prix des autres véhicules soit si élevé que nous nous retrouvions devant une forme d'impossibilité sociale, surtout après la crise que nous avons traversée ces derniers mois.
Une clause de revoyure permettrait, quelques années avant la date butoir, d'adapter éventuellement l'objectif, si nous nous apercevons qu'il n'est tenable ni du point de vue industriel ni du point de vue social.