Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du mardi 11 juin 2019 à 15h00
Mobilités — Article 26 ab

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Je défendrai tout à l'heure des amendements qui visent à différencier les SUV des autres véhicules. On se tromperait de débat en pensant qu'il s'agit d'opposer la marche à pied et l'automobile. La question posée par Mme Batho, M. Orphelin et d'autres, c'est non seulement celle de modèles thermiques dépassés quand il existe une autre solution, mais surtout celle de modèles thermiques qui surconsomment, en émissions grises comme au stade de la consommation.

Vous pouvez estimer que c'est une question de liberté et de responsabilité individuelle ; c'est, à mon sens, une question de responsabilité collective, puisque nous sommes tous interdépendants. Outre la pollution atmosphérique, qui a des conséquences directes sur notre santé, cette surconsommation contribue au changement climatique de façon absolument injustifiée. Nous venons de débattre pendant une heure de sources d'énergie alternatives au pétrole pour les mobilités : nous nous rendons compte que chacune d'entre elles – que ce soit le biométhane, évoqué la semaine dernière, ou le bioéthanol, évoqué cet après-midi – pose des problèmes d'équilibre avec d'autres fonctions vitales : l'alimentation, l'air, l'eau, les réserves globales, etc. Nous sommes donc tous interdépendants.

Dès lors, la sobriété – notamment par le covoiturage ou l'évitement des transports – est la voie qu'il faut privilégier. Comment pouvez-vous refuser d'en informer le grand public lors de l'achat d'un véhicule qui pèse plusieurs centaines de kilos de plus que d'autres et consomme 1 ou 2 litres aux 100 kilomètres de plus ? Vous savez quelle est l'influence de la famille sur de telles décisions. Pourquoi refuser la mention « nuit gravement au climat » sur des publicités pour ces véhicules qui se vantent d'aller dans la nature, alors qu'ils contribuent à la détruire ? Cela me choque énormément : ces pubs montrent des lieux paradisiaques, alors même que l'utilisation de ces véhicules accélère gravement la destruction de notre planète. Rétablissons la vérité : ce sont non pas des véhicules de découverte de la nature mais des véhicules de destruction de la nature.

Encore une fois, je parle bien de la distinction qu'il faut établir entre un SUV et un véhicule normal, qui remplit à 99 % exactement les mêmes fonctions. Si nous ne partageons pas, alors nous subirons, et ce seront les plus fragiles qui paieront.

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