Il s'inscrit dans le prolongement direct de ceux que M. Orphelin et Mme Batho ont défendus à l'instant. Il concerne les véhicules hors normes, autrement dit ceux qui ne répondent pas à un besoin légitime de mobilité – qu'on ne discute pas ici – mais dont l'usage s'explique par la recherche d'un plaisir, d'un luxe, et a des conséquences pour autrui. Il s'agit non pas d'interdire leur vente mais de signaler que ce luxe, ce caprice nuit gravement au climat. Comme je l'ai dit tout à l'heure, les pubs qui mettent en valeur le lien de ces véhicules avec la nature est parfaitement infondée puisque leur usage contribue à la détruire.
Nous avions eu un débat similaire à propos de la loi EGALIM – pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous. Nous disions qu'il fallait fixer des limites à la publicité, qu'elle ne pouvait promouvoir des produits gras ou sucrés à destination des enfants. On nous a expliqué qu'il fallait prendre en compte l'équilibre commercial des chaînes de télévision : on a donc dû assumer collectivement – c'est pour le moins honteux – le fait que les enfants des milieux populaires, au sein des familles les plus fragiles, les moins cultivées, qui ont le moins accès à d'autres sources d'information, soient exposés à certaines pathologies, parce qu'ils souffrent, en quelque sorte, d'une addiction permanente à des médias qui les incitent à consommer ces produits. D'après les estimations, on met 1 euro dans les messages de santé publique alors qu'on en investit 1 000 en faveur de la publicité pour des consommations qui détruisent la santé.