Les députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine pourraient tout à fait partager les objectifs que vous dites vouloir renforcer et clarifier dans la perspective d'une neutralité carbone en 2050. Si l'on s'en tenait aux mots que vous employez et aux objectifs de long terme, on pourrait adhérer à ce que vous proposez : passer à 50 % de nucléaire en 2035 paraît un socle raisonnable pour assurer notre mix énergétique.
Ce qui nous pose problème, c'est que cette loi n'est faite que de bribes, comme l'a dit notre collègue du MODEM. Comment peut-on avancer sur le terrain législatif sans voir quels sont les outils concrets et opérationnels qui permettront d'atteindre les objectifs à long terme ? Je pense en premier lieu à l'avenir d'EDF. Nous savons que des mutations se préparent, mais elles n'ont pas été portées à notre connaissance à ce stade. Or, s'il existe un outil en la matière, c'est bien cette entreprise et ses capacités sur le terrain, par exemple dans le domaine hydroélectrique. Sur ce point, et ce n'est pas le seul, nous restons dans l'expectative la plus complète.
Il en est de même pour l'action prévue dans des domaines majeurs tels que le logement. Nous avons tous eu des bribes d'informations sur la première réunion du Conseil de défense écologique, mais nous sommes dans l'incertitude quant aux efforts que vous souhaitez engager. Incertitude majeure également dans le domaine économique et social : la transition à réaliser doit s'accompagner d'une volonté politique en ce qui concerne la reconversion professionnelle et la réindustrialisation des territoires. Là encore, on reste totalement dans le flou. Par ailleurs, les objectifs tarifaires pour les usagers manquent cruellement dans cette loi. Bref, beaucoup de bribes, mais peu de questions de fond sont abordées dans le texte législatif qui nous est proposé aujourd'hui.