Intervention de Michèle Victory

Séance en hémicycle du jeudi 13 juin 2019 à 9h30
Mobilités — Article 1er a (précédemment réservé)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

La mobilité, dont nous discutons depuis plus d'une semaine dans cet hémicycle, est au coeur des préoccupations de nos concitoyens.

La nécessité de s'engager en faveur de modes de déplacement plus vertueux et plus respectueux de l'environnement est reconnue, et nous sommes tous prêts à prendre ce problème à bras-le-corps, comme le montrent nos débats.

Je veux cependant une nouvelle fois appeler l'attention de mes collègues et de Mme la ministre sur la nécessité de prendre en compte les spécificités de certains territoires, pour lesquels les problèmes de transport et de déplacement sont devenus de véritables casse-têtes.

Je le rappelle, l'Ardèche est le seul département de l'Hexagone à ne plus disposer de ligne de chemin de fer pour les passagers depuis 1972. Il est cependant traversé par des centaines de trains de marchandises le long de la vallée du Rhône dont la plupart des communes sont littéralement coincées entre le fleuve et la montagne – certaines sont empêchées de se développer suffisamment et toutes subissent fortement les nuisances que provoque la traversée des centres bourgs par de longs convois de marchandises, dont certains contiennent des produits dangereux, voyageant d'un bout à l'autre de l'Europe.

Je vous ai alerté sur l'urgence à refuser le schéma de contournement est de Lyon qui aurait pour effet de renvoyer sur la ligne existante des trains encore plus nombreux. J'espère que la concertation régionale aboutira à de nouvelles pistes, plus responsables et respectueuses des populations et des générations futures. L'inquiétude est très grande dans notre vallée.

Tant que les anciennes lignes SNCF qui desservaient toutes les communes de la vallée ne seront pas rétablies – il semble que, sous la pression de nombreux élus, la région ait enfin pris position sur cette question – , il nous faudra traverser le Rhône pour aller prendre un train dans la Drôme, département voisin, ou pour aller y travailler – 80 % des habitants de la Drôme ou de l'Ardèche travaillent dans l'autre département et doivent donc emprunter, chaque jour, les fameux ponts qui enjambent le fleuve.

L'année dernière, a été actée par les services de l'État, en accord avec les collectivités concernées, la construction d'un nouvel échangeur autoroutier permettant de faciliter la desserte locale et d'améliorer le quotidien des habitants. Ce nouvel échangeur ne suffira cependant pas à faire face à l'augmentation de la population dans ces territoires.

À titre d'exemple, le pont qui enjambe le Rhône à Tournon est emprunté par 20 000 véhicules par jour, celui de Guilherand-Granges est emprunté quotidiennement par 48 000 véhicules et celui d'Andance par 7 000 véhicules. Le trafic routier a augmenté de 5 % en dix ans. Cette situation provoque un allongement des temps de déplacement. À cet égard, l'ouverture de l'échangeur supplémentaire, qui entraînera un accroissement du trafic sur les ponts qui relient la Drôme et l'Ardèche, soulève un nouveau problème.

L'ensemble des élus participent à la concertation afin de trouver de nouvelles solutions, mais le nouveau schéma d'infrastructures routières et ferroviaires est un élément particulièrement important. Il nous faudra faire en sorte que les habitants du nord de l'Ardèche ne soient pas une nouvelle fois pénalisés dans leurs déplacements. Avec les problèmes d'emploi, la flexibilité est plus grande. Il nous faut donc trouver de nouvelles solutions pour répondre à ces problématiques.

Nous devrons ainsi élaborer de nouveaux schémas de mobilité, mais les collectivités ont besoin de l'accompagnement de l'État car, à elles seules, elles ne parviendront pas, malgré leur bonne volonté et leurs idées nouvelles, à développer correctement ces territoires.

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