Je conçois que la rentabilité financière des trains de nuit puisse poser problème. La question sera difficile à résoudre, et c'est bien pour cela que nous posons la question du service public et de l'investissement. Nous ne pouvons plus réfléchir aux déplacements publics des personnes uniquement en termes de rentabilité financière : il faut intégrer le concept de rentabilité écologique, de rentabilité pour la préservation du climat. Et pour cela, il faut y mettre le prix.
Il faut rendre le coût d'un train de nuit plus accessible que celui d'un trajet en avion et d'une nuit d'hôtel – et ce n'est pas seulement vrai pour les touristes. Si je dois me rendre à une réunion à Nice demain, j'ai deux solutions : soit je prends la navette la veille et je réserve une chambre d'hôte, soit il existe un train de nuit de qualité me permettant d'associer l'hébergement et le déplacement. Mais le prix devra alors être compétitif par rapport à une liaison aérienne souvent peu coûteuse. Or ce travail ne peut se faire qu'avec l'implication de la puissance publique.