Madame la ministre, je vous remercie de vos explications. Mais chat échaudé craint l'eau froide. Depuis des années, les ministres des transports qui se sont succédé nous ont promis monts et merveilles. Or nous n'avons rien vu venir.
Cinq ans après la première commission Mobilité 21, qui n'avait pas été avare de promesses, nous réunissons une nouvelle commission composée des mêmes personnes pour constater que rien n'a été fait et nous formulons exactement les mêmes priorités. Dans ces conditions, on ne s'étonne pas que les professionnels veuillent recevoir des assurances sur les moyens.
J'ajoute que ce n'est pas aux vieux singes qu'on apprend à faire des grimaces. Nous savons tous comment cela se passe : si l'on veut décaler le versement d'un financement, il suffit de décaler le lancement des travaux. Élu local depuis vingt ans, je l'ai bien souvent vu faire !
Vous nous annoncez la mise en place du scénario 2. C'est celui que je soutiens, car je vois bien qu'il serait difficile d'aller au-delà. Peut-être le Parlement a-t-il un rôle à jouer en la matière – je le dis en présence de la présidente de la commission. Une fois par an, la ministre pourrait venir en commission pour faire le point, avec les professionnels ou les représentants des régions, sur le démarrage des travaux. On saurait ainsi où sont les problèmes.
Je peux citer un exemple que vous connaissez bien, madame la ministre, puisque vous m'avez un peu aidé sur ce dossier. Voilà des années que, dans ma circonscription, le doublement de la RN 135, pourtant annoncé, ne se fait pas. Le projet peut être réalisé en cinq ans, plutôt qu'en deux, faute de moyens. Soit ! Mais nous voulons du moins être certains que les dates de début et de fin des travaux seront respectées.
Enfin, je relève – et vous pouvez compter sur notre vigilance à cet égard – que, par rapport au scénario 1, le scénario 2 affecte 300 millions de plus aux transports en commun, et 200 millions de plus aux mobilités actives – vélo et marche à pied. Des moyens supplémentaires importants sont prévus chaque année. Par définition, nous ne remettons en cause ni votre travail ni votre engagement, mais nous resterons attentifs à cet égard.
Quoi qu'il en soit, merci de votre réponse. Notre débat n'était pas inutile. On ne refera pas une troisième fois le coup aux professionnels, aux collectivités ni aux Françaises et aux Français, qui attendent parfois depuis dix ou quinze ans des projets d'infrastructures qui ne se font jamais !