Il faut se convaincre d'une chose : la transition ou la bifurcation écologique – quel que soit le nom qu'on lui donne – sera impossible sans une priorité donnée au ferroviaire. Impossible ! S'en remettre au marché, à l'ouverture à la concurrence ou à la recherche de la rentabilité, cela ne tient donc pas la route au regard du bilan que l'on doit atteindre en termes d'émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de services rendus aux Français.
La question des petites lignes, dans ces conditions, est primordiale. Dans le centre de la France, les « cars Macron » – puisque l'on parlait des responsabilités gouvernementales passées – ont justifié la fermeture de petites lignes. C'est ce qui s'est passé pour l'une d'entre elles, dont me parlait l'une de mes amies – vous me pardonnerez cet exemple personnel. Or, faute d'une rentabilité suffisante, le car Macron, au bout d'un moment, a lui aussi été supprimé.
On le voit bien, la question est donc liée à l'aménagement du territoire et à l'écologie. C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, je n'aime guère l'expression de « petite ligne », qui sous-entend une hiérarchie dans les services rendus aux Français. Pour le fret comme pour le transport des voyageurs, le ferroviaire doit retrouver une place prioritaire : toute la question est là.
Sur la sécurité, le problème est un peu le même que pour les trains de nuit, évoqués tout à l'heure. Tout le monde était d'accord pour les relancer, mais, expliquait-on, on a dû en diminuer la fréquence dès avant 2015 compte tenu des problèmes de confort et des retards : forcément, on n'investissait plus du tout dans ce mode de transport, pourtant rentable dans d'autres pays.
Le problème est le même ici : on a laissé certaines de nos lignes ferroviaires se dégrader ! Pour faire Paris-Toulouse en train, par exemple, on met quarante-cinq minutes de plus qu'il y a vingt ans !