Maintenant il faut trouver le moyen pour que le dispositif se mette en place. Mais de toute manière, on est sur le chemin, les nouvelles générations se saisissent du sujet. Dans les amendements de Bruno Fuchs, il y a la dimension nationale, mais aussi la dimension européenne. Et j'y suis attentif parce que je ne voudrais pas que les marchandises qui entrent par le port du Havre soient taxées et que de fait, on favorise leur entrée par les ports de Rotterdam ou Hambourg. Il faut à un moment donné raison garder, et tout faire pour que cela n'arrive pas.
Dans le cadre du groupe d'intérêt économique Haropa – qui réunit les ports de Paris, de Rouen et du Havre – , des chargeurs ont déjà intégré cette dimension, et pas forcément à coûts plus élevés. Ils ont modifié leur chaîne logistique de manière à mettre plutôt les conteneurs sur des barges, intégrant le fait que peu importe si, pour certaines marchandises, elles mettent vingt-quatre heures pour arriver à Paris. Et ces chargeurs ont formé leurs collaborateurs pour que leur réflexe ne soit plus de commander un camion mais d'anticiper la chaîne logistique de façon que l'empreinte carbone soit la plus faible possible. Il faut inciter les chargeurs à adopter de tels comportements, et faire de la pédagogie. Le vote de ces amendements leur adresserait un signal. J'entends bien que Mme la ministre a le souci d'affiner le travail dans les décrets d'application – j'ai voté des lois dont les décrets n'ont jamais été publiés ! – , mais qu'on adresse déjà un signal dans la loi ! L'esprit de la loi pourra alors s'appliquer de la manière la plus cohérente possible à l'échelle du territoire national et européen.