Si ce n'est pas le cas, vous pouvez le sous-amender. Demain, à travers d'autres amendements, nous vous proposerons d'instaurer une taxe spécifique sur les vols auxquels il existe une alternative en TGV qui ne prend pas plus de deux heures. C'est techniquement possible.
Quant à notre proposition de taxer le kérosène, elle est suffisamment indolore pour constituer un signal prix sans pour autant remettre en cause l'équilibre économique actuel.
Pour peu qu'on accepte de ne pas invoquer l'Europe ou de ne pas se dissimuler derrière le prétendu défaut technique de tel ou tel amendement, la question est politique : veut-on instaurer, après la crise sociale que nous avons traversée, une taxe carbone innovante, qui aide à la transition sociale et écologique ? Ou préfère-t-on continuer à culpabiliser ceux qui vont au travail, qui se rendent à l'hôpital ou qui vont faire leurs courses, tandis que d'autres, qui préfèrent prendre l'avion plutôt que le train, et dont la consommation de transport aérien est aussi immodérée qu'inconsidérée, pourront demeurer indifférents à la pollution qu'ils génèrent pour 100 % de leurs concitoyens ? C'est une question profondément politique, une question de transition écologique et de justice sociale. Dans cette loi, voulez-vous oui ou non lancer un premier signal pour réformer le transport aérien et le faire participer à la transition sociale et écologique ?