Par ailleurs, le seul mot « transition » indique qu'il ne s'agit évidemment pas de modifier toutes nos habitudes du jour au lendemain, comme sous l'effet d'un couperet, mais d'accompagner leur transformation. Les amendements que nous défendons seraient précisément de nature à accompagner et prévoir ce changement systémique, visant à amorcer le processus.
Madame la ministre, si vous considérez que des points particuliers du dispositif proposé doivent être améliorés, vous avez la possibilité, dans le cadre de votre pouvoir réglementaire, de corriger le tir.
Au demeurant, toutes les précautions ont été prises, des garde-fous ont été prévus. Ainsi, comme vous l'avez fait observer, madame la rapporteure, nos amendements ne portent pas sur tous les trajets : c'est exact, nous l'avons voulu ainsi. Cela peut justement constituer le début d'une réflexion d'ordre pratique : il s'agit presque de mener une expérimentation grandeur nature afin de traiter enfin la question, qui me semble essentielle et déterminante, au nom de l'écologie et de la justice sociale, des moyens de favoriser le fer plutôt que l'aérien lorsque c'est possible.
J'ajoute, cher Damien Pichereau, que l'on nous renvoie souvent au PLF – on nous sort souvent ce joker ou celui de l'Europe. On peut comprendre que chacun empile les jokers qu'il possède en poche. Toutefois, c'est maintenant que nous sommes appelés à voter des dispositions relatives aux mobilités. Or vous nous renvoyez systématiquement au PLF – et j'imagine que, lorsqu'il arrivera en discussion, on nous renverra au suivant. Ce qui importe, c'est de prendre des dispositions et de poser des principes dès à présent, quitte à les rectifier et à les aménager par voie réglementaire et pourquoi pas lors de l'examen du PLF. Rien n'empêche d'adopter les dispositions que nous proposons dès aujourd'hui puis d'en préciser certains aspects lors de l'examen du PLF. Or, depuis plusieurs jours, vous semblez suggérer un renvoi des mesures de la LOM – la loi d'orientation des mobilités – au prochain PLF, c'est-à-dire la démarche inverse.