Le permis de conduire, donc, est le sésame de l'entrée dans la vie pour beaucoup de jeunes Français, en particulier ceux qui habitent dans les zones rurales. Dans les métropoles, compte tenu de la densité des transports urbains, on peut éventuellement se passer de ce fameux sésame.
Constatant la difficulté de passer le permis de conduire, soit qu'ils n'en aient pas les moyens, soit qu'ils soient arrêtés par sa technicité, certains jeunes choisissent une option catastrophique : ils conduisent sans permis. Nous devons donc absolument trouver des solutions pour améliorer la formation, la fluidifier et en réduire le coût.
Christophe Bouillon en a parlé, des collectivités ont déjà pris des initiatives pour réduire le coût du permis de conduire. Dans ma ville de Dole, par exemple, nous le finançons partiellement en échange de l'engagement citoyen du candidat au profit d'associations.
Nous sommes favorables à une réforme et à une révision des prix, mais nous refusons l'ubérisation et la casse d'un réseau d'auto-écoles qui fonctionne bien aujourd'hui. Les responsables de ces établissements et les formateurs ont les compétences nécessaires : ils ont été formés, leur formation a été validée, et ils sont à même de transmettre leur savoir. La sécurité, qui n'a pas de prix – vous l'avez dit lorsque nous avons évoqué la vitesse sur les routes – , commence par une bonne formation. Bien sûr, il faut rénover le système, mais en maintenant la capacité de nos auto-écoles à faire leur travail. Il faut se méfier de l'auto-entrepreneur qui se déclare subitement responsable de la formation des jeunes.
Sur vingt heures de formation à la conduite, cinq heures peuvent déjà être dispensées sur un simulateur. Cela nous semble un bon ratio. En revanche, il nous semble un peu plus compliqué de passer à dix heures sur vingt. Quant à la dématérialisation complète de la formation, elle serait à notre avis catastrophique.
Aussi, je le répète, nous disons « oui » à la réforme, mais « non » à l'ubérisation des auto-écoles.