Je souhaite vous interpeller sur la problématique de la transition énergétique dans les pays dits d'outre-mer.
Je commencerai par un élément de satisfaction et de soulagement – comme quoi tout arrive ! Il s'agit du maintien garanti de la péréquation tarifaire. Vous avez compris que l'électricité est un vecteur de développement économique et que son coût constitue un facteur déterminant de progression des zones non interconnectées. Je dois dire que je ne suis pas surpris que vous ayez été convaincu, compte tenu de votre passé de militant écologiste. Je vous demande solennellement aujourd'hui de vous engager sur la pérennisation de cette péréquation tarifaire sur le long terme.
Vous insistez avec force raison sur l'ampleur des moyens mobilisés en matière de transports afin de réduire l'empreinte carbone, en privilégiant notamment le train et le fluvial par rapport au transport routier. Dont acte. Mais alors, éclairez-moi sur la faiblesse structurelle des moyens dévolus à des objectifs aussi nobles dans nos territoires micro-insulaires pourtant fortement carbonés. Aujourd'hui, il est urgentissime et logiquissime d'affecter des moyens significatifs à l'émergence et au développement de transports maritimes bas-carbone dans nos territoires, pour une économie bleue – mais bleu propre et non bleu sale ! Ne pas saisir une telle opportunité historique constituerait une faute grave au regard du potentiel exceptionnel de nos régions potentiel qui pourrait faire de nous des territoires pilotes et d'excellence en la matière. Par exemple, nous devons encourager concrètement le développement de navettes et de petits caboteurs à motorisation électrique rechargés par photovoltaïque. Enfin, le stockage de l'énergie est vital dans nos territoires non interconnectés, et nous devons, nous pouvons nous inscrire dans le développement des stations de transfert de l'énergie par pompage grâce à des retenues collinaires hautes et basses, avec un pompage de l'eau alimenté par l'éolien et le photovoltaïque et une restitution optimisée par le turbinage.
Vous le voyez, nous ne sommes plus au stade des lamentations ou du constat, mais à un stade avancé de propositions intelligentes, pertinentes et adaptées à notre contexte – je vous prie de m'excuser pour ce manque d'humilité mais c'est le cas. Il est grand temps de passer de la parole aux actes, notamment dans nos territoires.