Monsieur le ministre, est-ce l'effet du contrôle sur pièces et sur place ou le signe d'une certaine allergie au contrôle de l'exécutif par le Parlement ? Vous vous êtes montré particulièrement sensible à mon argumentation ! Je note avec satisfaction que vous n'avez pas cédé à la tentation de contester les chiffres de la CRE – sans doute faut-il y voir votre attachement à l'existence des autorités administratives indépendantes.
Vous avez esquivé ma question sur l'appel d'offres, lancé en 2018, qui a retenu seize projets photovoltaïques, éliminant tous les projets éoliens, ce qui prouve le manque de compétitivité de ce secteur. Je ne trouve pas que vous dépensez trop, mais que vous dépensez mal : la note pour l'éolien s'élève déjà à 9 milliards d'euros et il faudra dépenser encore 90 milliards d'euros. À ce stade, un diagnostic s'impose, d'autant que la facture d'électricité a augmenté de 40 % en dix ans et que les prix du carburant ne vont pas sans causer quelques problèmes.
Le coût de l'énergie éolienne que vous donnez est selon vous global. C'est faux. Vous ne prenez pas en compte le coût du raccordement des installations, que vous « turpisez », en le faisant prendre en charge par le tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (TURPE) – un cadeau aux producteurs qui apparaît sur l'une des lignes de la facture des consommateurs. Par ailleurs, vous n'intégrez pas le coût du stockage de cette énergie intermittente – coût qui n'existe pas dans le nucléaire. Enfin, vous ne tenez pas compte des prix négatifs qui sont pratiqués lorsqu'il y a surproduction d'électricité éolienne et que vous êtes obligés de payer les personnes pour qu'elles l'achètent. Et je passe sur l'impact de l'éolien sur la valeur paysagère et patrimoniale, qui ne représente pas un coût budgétaire, mais financier.