Intervention de Éric Coquerel

Réunion du jeudi 6 juin 2019 à 16h15
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel, rapporteur spécial (Paysages, eau et biodiversité ; Prévention des risques ; Expertise, information géographique et météorologie ; Conduite et pilotage des politiques) :

Monsieur le ministre, vous ne m'avez pas convaincu en citant des augmentations de crédits, dont certaines ne relèvent d'ailleurs pas de ma mission. Le taux d'exécution du programme Paysages, eau et biodiversité est bien de 88 %, les crédits atteignaient en LFR 150,8 millions d'euros – vérifiez vos chiffres ! Les annulations en crédits de paiement sont bien respectivement de 2,4 %, 1,1 %, 5,3 % et 2,6 % pour les quatre programmes qui m'intéressent.

Vous ne pouvez tout expliquer par la productivité et la question des retraites, dont toute la fonction publique est redevable. Vous avez poursuivi la diminution des ETP dans un ministère où les besoins augmentent. Ce n'est pas la productivité qui est en cause dans la baisse des effectifs de Météo France : la réalité, c'est que vous fermez des centres départementaux. Je vous invite à rencontrer la direction, qui vous tiendra sans doute le même discours qu'à moi. De la même manière, les effectifs à l'INERIS sont en baisse – votre ex-directeur m'a donné les chiffres – et l'on ne compte plus qu'un inspecteur pour 420 sites. Les responsables vous ont alerté sur les risques encourus.

S'agissant de l'éolien en mer, je précise que je ne pense pas que le nucléaire soit une solution. J'estime, monsieur Aubert, qu'il faut, pour comparer les prix des deux énergies, tenir compte du coût du démantèlement des centrales. Vous expliquez que l'on peut développer l'éolien en mer sous réserve que les éoliennes soient installées à plus de 50 kilomètres des côtes ; cela est exclu pour les éoliennes posées, qui doivent l'être à moins de 50 mètres de profondeur.

Pourquoi atteint-on dans les appels d'offres un prix de 144 euros le mégawattheure, alors qu'il est de 60 euros le mégawattheure ailleurs en Europe ? Parce que nous n'avons pas de filière industrielle, à la différence d'autres pays où l'État a pris ses responsabilités, repéré les zones, planifié l'usage maritime. De ce point de vue, le fait que General Electric s'apprête à abandonner le secteur, mettant en péril quatre des huit sites aujourd'hui repérés, sans qu'une filière industrielle puisse faire face à cette défection m'inquiète considérablement. Le Grenelle de l'environnement prévoyait une capacité de 6 gigawatts en 2020, elle sera de zéro l'an prochain : le bilan est très mauvais.

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