Je profite de cette opportunité pour remercier les collègues qui m'ont accompagné dans le combat contre le projet de la Montagne d'or – il fut difficile, mais le résultat en valait la peine. Je tiens aussi à remercier le ministre, qui s'est engagé à nos côtés, comme d'autres membres du Gouvernement.
Nous devons désormais assurer le service après-vente. Je vous invite, monsieur le ministre, à vous pencher sur les rapports qui proposent des solutions alternatives. Je pense notamment à l'exploitation de nos ressources en eau – la Guyane est l'un des trois territoires au monde les mieux dotés en eau douce renouvelable disponible par habitant. Cette ressource pourrait constituer un levier de développement économique, à condition que nous respections l'obligation de labelliser les eaux de Guyane, en les débarrassant des pollutions de toute nature. Je compte sur votre prochaine venue pour annoncer une action de l'État visant à éradiquer l'orpaillage illégal. Le mercure déversé dans les eaux devient du méthylmercure, qui provoque chez les Amérindiens des comportements suicidaires.
Il conviendrait de mieux encadrer la chimie des industries minières. J'ai notamment proposé que l'on remplace les techniques utilisant le cyanure par la lixiviation au thiosulfate, laquelle ne permet certes pas de récupérer autant d'or, mais est moins polluante. Il faut repositionner les intérêts de la Guyane dans le cadre de la future révision du code minier, et bien sûr accompagner ce territoire dans l'exploitation de ses ressources naturelles – forêt, eau, biodiversité –, qui pourrait en faire un carrefour mondial d'excellence.
Je n'entends pas vous imposer une feuille de route, monsieur le ministre, mais vous suggérer quelques pistes de réflexion. Il ne faut pas que la trajectoire 5.0, lancée par la ministre des outre-mer, reste un voeu pieux ; nous devons joindre le geste à la parole.