Intervention de Yolaine de Courson

Réunion du jeudi 13 juin 2019 à 9h20
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYolaine de Courson :

Je fais partie de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, la plus ancienne organisation européenne puisqu'elle date de 1949 et comprend quarante-sept pays. Sa mission est de défendre les droits de l'Homme et la prééminence du droit, rechercher des solutions aux problèmes de société, travailler pour la démocratie et favoriser la prise de conscience et la mise en valeur de l'identité culturelle de l'Europe dans toute sa diversité.

Le Conseil de l'Europe, dont dépend la Cour européenne des droits de l'Homme, siège à Strasbourg. Or, il est en ce moment très fragilisé par le départ de la délégation russe, pour cause de condamnation des événements en Ukraine, et par la baisse de la contribution turque. La Turquie est devenue un petit contributeur depuis la condamnation de l'emprisonnement de nombreux opposants, à la suite du coup d'État manqué du 15 juillet 2016. L'affaiblissement du Conseil de l'Europe n'est pas bon pour le Parlement européen.

Je pense qu'il faudrait dissocier l'Europe du coeur, qui se trouve à Strasbourg, de l'Europe technocratique, qui se trouve à Bruxelles. Lorsque nos concitoyens critiquent une décision prise à Bruxelles, ils semblent évoquer la « mauvaise Europe ». C'est pourquoi l'Europe du coeur doit continuer d'exister. Comme le disait M. Jean-Louis Bourlanges, ce n'est pas ceux qui y travaillent qui doivent en décider. Strasbourg a une portée symbolique énorme du fait de toutes ces institutions, et parce qu'elle est la capitale des droits de l'Homme, qui sont aujourd'hui menacés partout dans le monde.

Les deux organisations peuvent s'aider. Aujourd'hui, le Conseil de l'Europe inspire l'Union européenne par ses rapports. Il faudra peut-être travailler à une meilleure association pour pouvoir se renforcer mutuellement et renforcer l'Europe du coeur, l'Europe de l'amitié. Elle pourrait contribuer à faire percevoir l'Europe en général comme beaucoup plus humaine et moins technocratique.

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