C'est compliqué, un abattoir, parce qu'on y met à mort des bêtes. Toute la difficulté est de trouver des gens qui veulent y travailler, aussi bien des salariés que des vétérinaires. Je me suis engagé, abattoir par abattoir, département par département, à augmenter le nombre de vétérinaires dans certains abattoirs que nous avions identifiés. Quant à la mission sur les abattoirs, elle va bientôt rendre son rapport.
Près de 2 000 agents sont mobilisés dans les abattoirs ; l'ensemble du plafond d'emplois du programme 206 a été consommé en 2018. Mais il en faudrait davantage. Le travail réalisé par les vétérinaires dans les abattoirs est absolument indispensable. Autant je trouve inacceptables les intrusions, les attaques et l'incendie qui a eu lieu dans un abattoir de l'Ain, que le Gouvernement condamne totalement, autant je ne transige pas sur le bien-être animal, la lutte contre la maltraitance et le travail qui doit être fait dans les abattoirs. C'est pourquoi j'y consacrerai le plus de moyens possibles.
Beaucoup d'associations critiquent le manque d'effectifs dans les abattoirs, mais il n'y a pas un seul abattoir en France où il n'y a pas de vétérinaire pour contrôler. Certes, ils ne sont pas présents du début à la fin de la chaîne, ni du matin au soir, mais les contrôles sont faits et bien faits. Malgré le respect des règles de la protection animale lors de l'arrivée et de la mise à mort des animaux, les actes pratiqués sont tout de même violents. C'est pourquoi ils doivent être contrôlés.
J'ai rencontré l'ensemble des associations wellfaristes avec lesquelles nous allons continuer à travailler. Je souhaite vraiment renforcer nos relations avec les organisations non gouvernementales, notamment avec celles qui travaillent de façon positive, mais pas avec celles qui commettent les actes dont je viens de parler. Le 24 mai dernier, avec M. Guillaume Garot, le président du Conseil national de l'alimentation, nous avons pérennisé le Comité national d'éthique des abattoirs. C'est sur cette base que le Gouvernement décidera des actions très fortes en faveur du bien-être animal, à la rentrée de septembre. Mais sachez, monsieur le rapporteur Lauzzana, que nous rencontrons des difficultés pour trouver des vétérinaires.
Le ministère de l'agriculture et de l'alimentation a vraiment la volonté de développer le biocontrôle. J'ai eu l'occasion de rencontrer les associations, les instituts, et notamment l'INRA qui a beaucoup travaillé sur ce sujet. Les solutions de biocontrôle représentent aujourd'hui environ 5 % du marché de la protection des plantes. Ce n'est pas suffisant, mais c'est une avancée. Vous avez relevé la complexité du dossier et la lourdeur de la réglementation, et vous avez raison. C'est pour cette raison qu'une stratégie nationale de biocontrôle sera soumise au débat public cet été, car nous devons aller beaucoup plus loin, notamment en mobilisant plusieurs leviers.
Premièrement, il faut réduire de moitié les délais d'évaluation de l'octroi des AMM par l'ANSES, qui sont aujourd'hui de douze mois. Deuxièmement, il faut fixer une taxe réduite pour les fabricants, en la ramenant de 50 000 euros à 25 000 euros. Troisièmement, il faut alléger la réglementation. S'il est normal que des contrôles soient effectués et que les AMM soient structurées et contrôlées, il faut aussi donner la possibilité aux entreprises de faire de la recherche. On a parfois le sentiment qu'il est très compliqué d'avancer dans cette direction. C'est pourquoi j'appelle à la définition d'un cadre réglementaire clair et allégé au niveau européen.
Vous avez évoqué la sécurité sanitaire et l'affaire Lactalis. Comme vous l'avez dit, une mission interministérielle vient d'être lancée. Il faut évidemment un contrôle unique : c'est ce que nous faisons et nous ferons en sorte que les choses se passent le mieux possible.
Vous avez parlé de l'échec des plans Écophyto.