Au siècle dernier, on lui a demandé de produire, toujours produire, de s'endetter, d'acheter toujours plus de grosses machines et d'utiliser des produits, et c'était normal, il n'y a rien à dire à cela car il fallait nourrir la France et l'Europe. Je ne montrerai jamais du doigt les agriculteurs sur ce sujet, car ils ont fait ce qu'on leur a demandé de faire, et qu'elle soit bio, raisonnée ou conventionnelle, l'alimentation française est de qualité. Mais dorénavant il faut passer du quantitatif au qualitatif, ce qui nécessite des investissements et de la formation. C'est la raison pour laquelle nous changeons la base des formations de nos 800 établissements agricoles pour faire différemment. De grâce, finissons-en avec la théorie du bouc émissaire, cessons de montrer du doigt le paysan et de le traiter d'empoisonneur, de pollueur ou de je ne sais trop quoi : lui aussi est dans les champs, lui aussi vit dans l'air qu'on respire, il n'a pas envie de polluer ni de s'intoxiquer. Personne ne nie les difficultés qui ont été rencontrées, mais nous sommes désormais dans la transition agroécologique.