Je salue une forme de convergence qui s'est fait jour dans les interventions des uns et des autres. Même s'il existe des désaccords sur un certain nombre de dispositifs et de moyens, c'est un signe qui me paraît relativement nouveau et témoigne de la prise de conscience des besoins de nos forces de l'ordre. Si nous convergeons sur ce point, nous avancerons. Je n'ai évidemment pas la naïveté d'envisager le vote de la proposition de loi : j'entends bien nos collègues qui renvoient à une nouvelle loi de programmation en 2020. Reste qu'il y a vraiment urgence : Les forces de l'ordre sont exsangues et à bout de souffle, le problème n'étant d'ailleurs pas tant matériel que psychologique. Nous devons les accompagner, non seulement par le biais de moyens budgétaires, mais également en mettant en avant une autre forme de reconnaissance.
La proposition de notre collègue va dans le bon sens. Si les discours sont peut-être ambitieux, en réalité, les moyens sont extrêmement limités : comme il l'a rappelé, ils ont été divisés par deux en cinquante ans, alors que, dans le même temps, les budgets sociaux explosaient. Il ne s'agit évidemment pas d'opposer les uns aux autres, dans la mesure où ils participent d'un équilibre global ; mais, alors que le terrorisme est bien présent, qu'il y a de vraies difficultés dans certains quartiers et que même nos campagnes connaissent une montée des violences, des trafics et des vols, on ne peut pas se contenter d'une politique à la petite semaine. Il y a des marges de manoeuvre budgétaires à dégager. Comme l'a dit Éric Ciotti, l'état du personnel et des bâtiments est très préoccupant. Il faut rendre l'uniforme inviolable. On ne peut que se désoler de voir que la protection de certains personnels – je pense aussi aux pompiers – n'est pas suffisamment assurée. Cela ne passe pas par une augmentation des moyens budgétaires, mais par des sanctions fortes et réellement appliquées.
Pour ce qui est de la question de la police de proximité et, plus largement, de la sécurité de proximité, qui semble évoluer depuis quelques années, je crois que nos policiers municipaux ne sont pas des sous-agents de l'État, des gens sous-responsables. Ils ont toutes les compétences et les qualités pour avoir davantage de responsabilités, que ce soit sous le contrôle d'officiers de police judiciaire ou par le biais d'autres modes, non pas de tutelle, mais d'encadrement. Cette possibilité ne me choque pas, dans la mesure où c'est la cohérence d'ensemble qui importe. Nous devons avancer, et les propositions faites vont dans ce sens. Pour tendre la main à Alice Thourot, je reconnais que le sujet des agents de sécurité privée se pose de façon récurrente. Nous pourrons, en bonne intelligence, sur ce texte – je l'espère – ou sur d'autres, avancer. La question ne concerne pas que les Jeux olympiques ou d'autres grands événements de ce type : ils remplissent au quotidien de très nombreuses tâches, ce qui parfois donne lieu à quelques débats, sans que plus personne ne conteste leur utilité ni leur complémentarité avec des forces régaliennes, étatiques ou municipales.