Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Séance en hémicycle du mardi 18 juin 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Affectation des bacheliers de la réunion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Je voudrais tout d'abord saluer l'ensemble des lycéens qui passent le bac cette semaine. J'ai une pensée particulière pour ceux de La Réunion. Je veux leur dire qu'ils sont l'espoir de notre île et son avenir ; nous comptons sur eux et je leur souhaite, ainsi qu'à l'ensemble des lycéens français, de réussir.

Alors que les épreuves du bac 2019 ont débuté hier, lundi 17 juin, les lycéens ont reçu les premières réponses sur la plateforme d'admission aux études supérieures, nommée « Parcoursup ». Entre le 15 mai et le 17 juin, les premières réponses d'affectation sont arrivées. De nombreux lycéens, malgré de bons résultats au cours de l'année écoulée, se voient refuser leurs demandes d'affectation dans des filières réunionnaises. Ils doivent donc postuler dans des établissements de l'Hexagone. Placés sur liste d'attente, ils recevront une réponse durant la phase complémentaire, qui se déroulera du 25 juin au 14 septembre. Plusieurs centaines d'entre eux se trouvent dans ce cas.

Madame la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, il faut imaginer le stress que cette situation provoque chez ces lycéens : leur avenir est suspendu aux décisions d'un logiciel qui décidera de leur sort, et ils ne sauront qu'au dernier moment s'ils devront quitter leur île pour aller étudier à 10 000 kilomètres de là. On ne peut pas considérer qu'il s'agit là de conditions acceptables pour passer les épreuves du baccalauréat avec la concentration et la sérénité nécessaires.

Madame la ministre, je vous demande donc deux choses.

Premièrement, il convient de mettre en place une procédure dérogatoire qui accorde un délai d'au moins un mois et demi avant la rentrée scolaire pour les étudiants souhaitant ou partir faire leurs études sur le territoire hexagonal ou y étant contraints. Ce délai leur permettrait non seulement de préparer un déménagement rendu compliqué par l'éloignement mais aussi de réduire leur anxiété.

Deuxièmement, il serait nécessaire de créer une cellule d'accompagnement individualisé afin de gérer, au cas par cas, les questions financières relatives au départ vers l'Hexagone, faciliter les démarches relatives au logement sur le lieu d'études et aider à l'installation de ces jeunes Réunionnais.

Ils et elles sont l'avenir de La Réunion et de notre pays. Nous devons prendre soin de nos jeunes et leur éviter des tracas supplémentaires inutiles. La Réunion et les outre-mer détiennent des records de chômage, notamment chez les jeunes ; il est du devoir de l'État de créer toutes les conditions pour lutter contre ce fléau. Merci, madame la ministre, de prendre mes demandes en compte.

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