Monsieur le secrétaire d'État auprès de la ministre des solidarités et de la santé, je voudrais vous interroger sur les problèmes récurrents liés à la démographie médicale. Dans le pays royannais comme sur l'île d'Oléron, dans ma circonscription, les professionnels de santé et la population s'inquiètent des départs à la retraite de plusieurs médecins généralistes qui n'ont pas de remplaçant.
À titre d'exemple, l'île d'Oléron, dont la population s'établit à un peu plus de 20 000 habitants l'hiver mais s'élève à plus 200 000 l'été, compte seulement vingt-six médecins généralistes, dont vingt et un sont proches de la retraite. Faute de nouveaux praticiens, les gardes sont souvent assurées, ces derniers temps, par des médecins retraités.
La suppression du numerus clausus pour l'accès aux études de médecine ne suffira pas à elle seule, du moins à court terme, à répondre à la pénurie de médecins généralistes, voire à celle de spécialistes.
Cette situation est de plus en plus mal vécue par nos concitoyens, qui sont dans l'incapacité de trouver un médecin généraliste référent, les praticiens déjà installés étant eux-mêmes, si je puis dire, saturés de patients. On m'a même signalé des difficultés pour faire établir des certificats de décès, les délais pour effectuer les constatations nécessaires atteignant parfois plusieurs jours.
Par ailleurs, les problèmes de démographie médicale touchent aussi la spécialité de cardiologie au centre hospitalier de Royan. Bien qu'un groupement hospitalier de territoire ait été créé, il est urgent de recruter des cardiologues. Seul un service de médecine à orientation cardiaque existait à Royan. Faute d'un nombre suffisant de cardiologues, il vient d'être transformé en service de lits polyvalents. C'est très insuffisant pour cette ville et pour son agglomération, qui comptent une importante population âgée et accueillent une fréquentation touristique considérable. Cela a pour conséquence d'engorger encore plus le service des urgences du centre hospitalier de Royan, et les soignants se retrouvent souvent confrontés à des citoyens très agressifs.
Je serais donc reconnaissant au Gouvernement de me préciser s'il est envisageable d'expérimenter, dans l'île d'Oléron et le pays royannais, le dispositif des internes ou médecins salariés assurant des permanences de médecine générale, qui est prévu par le plan « ma santé 2022 ». En outre, est-il possible de recommander à l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine de pourvoir au recrutement d'un ou de deux cardiologues supplémentaires pour le centre hospitalier de Royan ?