Intervention de Adrien Taquet

Séance en hémicycle du mardi 18 juin 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Démographie médicale sur l'île d'oléron

Adrien Taquet, secrétaire d'état auprès de la ministre des solidarités et de la santé :

Monsieur le député, le défi démographique que nous avons à relever est important : quel que soit le domaine médical considéré, le nombre de médecins généralistes ou spécialistes en accès direct exerçant en libéral diminue régulièrement depuis 2010, et cette baisse est susceptible de se poursuivre jusqu'en 2025. Pour cette raison, nous avons lancé, dès octobre 2017, le plan pour l'égal accès aux soins dans les territoires, qui comporte un panel de solutions, adaptables à chaque contexte local, car la réponse aux difficultés démographiques ne peut pas être unique ni homogène sur tout le territoire.

Depuis lors, des dynamiques de mobilisation et de coopération ont été engagées localement. Elles ont permis d'enregistrer de premiers progrès sur le terrain. La stratégie « ma santé 2022 », annoncée par le Président de la République en septembre dernier, a donné un nouvel élan, en accélérant la mise en place de certains dispositifs prévus par ce plan, à commencer par les communautés professionnelles territoriales de santé – CPTS – , et en proposant des leviers supplémentaires pour libérer du temps médical et redynamiser les soins de proximité.

Je pense notamment à la création de 4 000 postes d'assistants médicaux dont le rôle sera de seconder et d'appuyer les médecins dans un ensemble de tâches administratives et soignantes. Un accord a été signé le week-end dernier à ce sujet par les principales organisations concernées.

Je pense également au déploiement de 400 médecins généralistes dans des territoires considérés comme prioritaires, en exercice partagé entre une structure hospitalière et une structure ambulatoire, ou comme salariés d'un centre ou d'un établissement de santé.

Sur l'île d'Oléron, cette politique se traduit concrètement par un réel développement des structures d'exercice coordonné, qui constituent, on le sait, un fort levier d'attractivité. Un centre de santé et deux maisons de santé pluriprofessionnelles ont ouvert en 2018, et deux autres projets sont en cours, dont vous avez probablement connaissance. Cette politique se traduit aussi par la mise en place de consultations avancées de spécialistes au sein du centre hospitalier local de Saint-Pierre, en pneumologie, orthopédie et urologie.

Vous avez évoqué les difficultés liées à l'importante variation saisonnière de la population. Les CPTS peuvent apporter une réponse à cet égard, dans la mesure où elles permettent aux professionnels de santé de s'organiser et de travailler en coordination sur un territoire plus large que celui de leur patientèle.

S'agissant des patients diabétiques, dont la prise en charge, je le sais, vous préoccupe, je vous indique que la création des infirmiers en pratique avancée, disposant de compétences élargies pour le suivi des patients chroniques, a fait partie des premières mesures emblématiques prises dans le cadre du plan.

En Nouvelle-Aquitaine, la politique régionale vise à organiser l'offre de façon à éviter aux patients les ruptures de parcours, en renforçant le maillage des maisons de santé pluriprofessionnelles, en facilitant l'accès aux consultations spécialisées – en s'appuyant au besoin sur la télémédecine, qui constitue un élément important du plan « ma santé 2022 », ou la mise en place de consultations avancées – et en déployant l'éducation thérapeutique du patient.

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