Vous avez indiqué que cela coûterait plusieurs centaines de millions d'euros. Je serai, pour ma part, plus précis : cela coûtera 300 à 500 millions d'euros. Pensez-vous vraiment que ce soit une dépense insurmontable pour un Gouvernement qui prive l'État de 3,5 milliards d'euros de produit de l'ISF ?
J'en viens au forfait vélo. C'est une bonne mesure que ces 400 euros annuels versés par l'entreprise au salarié qui utilise ce mode de transport doux pour effectuer le trajet entre son domicile et son lieu de travail. Il a néanmoins fallu insister pour qu'il soit cumulable avec l'indemnité transport, ce qui paraissait pourtant normal. Surtout, vous l'avez souhaité facultatif, ce qui le fait dépendre des rapports de force dans le cadre des négociations d'entreprise. Même pour cela, la détermination aura manqué au Gouvernement !
Troisième considération qui guidera notre vote : la programmation pluriannuelle des investissements de l'État dans les transports. Nous continuons de penser que la trajectoire d'investissement de l'AFITF est fragile et en deçà des besoins que les diagnostics ont révélés. L'état de nos routes et de nos voies ferrées et navigables est très préoccupant. Nous considérons que l'effort sur le long terme, notamment en matière d'aménagements lourds, qu'il faudrait engager pour fluidifier et sécuriser le trafic ne pourra être mené considérant la programmation pluriannuelle que vous proposez. La realpolitik en matière d'infrastructures de transport dans laquelle vous vous cantonnez résulte directement de votre refus d'y affecter des recettes nouvelles et substantielles, afin de répondre aux besoins.