Derrière cette différence d'investissement, il y a tout simplement nos emplois et notre souveraineté de demain. Or aucun État, aucune puissance publique ne peut investir, même si elle est en excédent budgétaire, des montants de 30 à 40 milliards d'euros par an. Il ne s'agit donc pas de faire à la place des entreprises, mais, si nous voulons conserver nos emplois et en créer, si nous voulons ne pas sortir de l'histoire – car je crois que, sur le plan économique et technologique, l'enjeu est bien celui-là – , alors il faut créer les conditions pour que les investisseurs privés français et internationaux choisissent la France – les 30 à 40 milliards d'euros investis en Chine et aux États-Unis sont d'abord de l'investissement privé.
C'est ce que nous faisons en créant des conditions favorables, notamment grâce à la fiscalité sur le capital, à l'impôt sur la fortune immobilière… Cela commence à marcher. Cela a été dit : cette année, pour la première fois depuis dix ans, la France est la première destination des investissements étrangers en Europe – je remarque que le numérique est le premier secteur d'investissement. Par ailleurs, comme le soulignait M. Roseren, l'investissement est au plus haut depuis douze ans.
Mais il ne s'agit pas que d'investissement pour l'investissement, puisque, cela a été noté également, l'emploi industriel est en hausse en France pour la première fois depuis dix ans. Il faut voir ce qu'il y a derrière les investissements technologiques : quand on regarde les chiffres aux États-Unis, on constate qu'en dépend un tiers à la moitié des créations nettes d'emplois de ces trois ou quatre dernières années. Cela montre bien l'importance de ce débat.
Je ne veux pas être trop long, mais je termine par une anecdote personnelle.