Ce projet de résolution me paraît nécessaire, car la première des choses pour un décideur, quelle que soit sa situation, est de pouvoir mesurer les effets de ses décisions en termes de ressources humaines.
Il faut l'avouer, la situation est aujourd'hui totalement anormale : l'État pris dans son ensemble, mais aussi plusieurs ministères – je pense en particulier à celui de l'éducation nationale – ne connaissent pas leurs effectifs, parfois à des milliers de postes près.
L'information que cette résolution se propose de nous communiquer à intervalles réguliers constitue donc une avancée. Cela étant, nous ne disposerons si elle trouve à s'appliquer que de données générales ; or nous le savons, les moyennes cachent souvent des situations individuelles parfois très différentes.
Je prendrai deux exemples. Le premier secteur dans lequel chacun s'accorde désormais à reconnaître qu'il existe un évident manque de personnel, c'est l'hôpital public.
Actuellement, 115 services d'urgences sont en grève : ce niveau de mobilisation est inédit et doit alerter celles et ceux qui sont en responsabilité au plus haut niveau ministériel.
Dans tous les établissements, le service des urgences est celui qui doit assumer les tensions, les saturations et les sous-effectifs des autres services. Par ailleurs, les services des urgences sont confrontés à une explosion de leur fréquentation liée tant à l'évolution de la population qu'au rétrécissement de l'offre en matière de médecine de ville.