J'associe à ma question mes collègues Véronique Louwagie et Jean-Pierre Door.
Monsieur le Premier ministre, une des principales préoccupations de nos concitoyens est la santé, c'est-à-dire la capacité du système de santé à répondre aux besoins de tous les Français. C'est un paradoxe déplorable que de constater que la politique publique qui est la plus en échec aujourd'hui est celle de la santé.
Cet échec – cette crise – prend plusieurs formes.
D'abord, on constate la résignation des services des urgences hospitalières : 120 d'entre eux sont actuellement en grève illimitée. C'est du jamais-vu ! C'est l'expression d'une détresse liée tout à la fois à l'explosion de la fréquentation, qui trouve sa cause, en amont, dans une prise en charge insuffisante par la médecine de ville, et à des mesures budgétaires, mises en oeuvre par les agences régionales de santé, qui décident de fermer des lits, de geler des crédits et de faire attendre des projets, comme celui de l'extension des urgences de l'hôpital de Lisieux.
Les personnels des urgences ont pris sur eux pendant des années, face à la dégradation de leurs conditions d'exercice. Aujourd'hui, ils n'en peuvent plus, et ce ne sont pas les 70 millions d'euros que vous leur avez annoncés, en catastrophe, en fin de semaine dernière qui changeront grand-chose.