Il est vrai que la France et le Bénin partagent une tradition de coopération forte depuis le retour de la démocratie en 1990. Et nous sommes très clairement préoccupés par la situation. La France, avec les autres États de l'Union européenne, a publiquement exprimé de vifs regrets concernant le déroulement des élections du 28 avril, lesquelles, en raison de la façon dont elles se sont déroulées, ont conduit à des violences causant, vous l'avez dit, des morts et des blessés, ce que nous déplorons.
La France appelle très clairement au calme et à la retenue l'ensemble des parties. Ce n'est que dans un dialogue apaisé que les choses pourront avancer. Le Président Talon, le 20 mai, a fait un discours à la nation : il convient désormais que les mesures d'apaisement soient appliquées dans les faits. Le ministère des affaires étrangères suit la situation avec attention, et ce n'est pas une clause de style : nous le faisons avec nos partenaires de la la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest et de l'Union africaine. Et le ministère suit aussi avec attention la situation lorsque des individus sont précisément menacés. À ce propos, M. Ajavon, un homme politique du Bénin, s'est vu octroyer l'asile par l'OFPRA il y a quelques jours. Cela montre que nous sommes à la hauteur de notre tradition d'accueil.
Cotonou, c'est aussi le symbole d'un partenariat entre l'Union européenne et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Et l'accord de Cotonou prévoit, en son article 96, un processus de consultation, et aussi que les valeurs des droits de l'homme, de la démocratie et de l'État de droit sont un pilier de notre coopération. La France forme le voeu que l'esprit de Cotonou, plus que jamais, continue à souffler.