Ma question, à laquelle j'associe les membres de la délégation aux droits des femmes, s'adresse à Mme la secrétaire d'État Marlène Schiappa.
Pourquoi poser une question sur l'excision ? Pourquoi parler de mutilations génitales féminines dans cet hémicycle ? Mais parce que, aujourd'hui, en France, 60 000 femmes vivent excisées… Je dis bien 60 000. Chaque année, à l'arrivée des grandes vacances, des fillettes, des adolescentes, sont envoyées dans leur pays d'origine, et ce qui aurait dû être un simple séjour dans la famille se transforme en cauchemar : piégées, ces fillettes, qui sont aussi les nôtres, reviennent abîmées, diminuées. L'excision, c'est cette mutilation aux graves conséquences physiques et médicales. L'excision, c'est une dignité arrachée, l'amputation du plaisir féminin qu'elles ne connaîtront jamais. Une femme excisée est une femme mutilée à vie. Pourquoi ? « La tradition, la coutume », voilà ce qui est invoqué pour justifier cette barbarie. Aujourd'hui, dans le monde, près de 200 millions de femmes vivent excisées, et trois millions sont menacées de l'être chaque année.
Les mutilations sexuelles sont un marqueur fort de l'inégalité entre les sexes et traduisent le contrôle exercé par une société sur les femmes. Puisqu'il n'y a aucun relativisme qui puisse expliquer qu'on réduise ou qu'on mutile, la France porte ce combat culturel de la lutte contre l'excision et le traduit par une véritable politique et par une véritable volonté d'éradication de cette barbarie. La tradition, si elle va à l'encontre de la dignité humaine, ne mérite pas d'être perpétuée.
Le 25/06/2019 à 15:36, Laïc1 a dit :
Pour la circoncision, c'est pareil. L'intégrité corporelle de l'enfant, du bébé, n'est pas respectée, et cela peut créer de graves troubles sur sa personnalité une fois adulte. Des psychanalystes tels que Freud ou Sandor Ferenczi se sont d'ailleurs élevés contre la circoncision, qui ne peut être détachée de la lutte contre l'excision.
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