Souffrez que je vous fasse entendre une autre vérité…
Le déficit s'établit, en 2018, à 76 milliards d'euros. Vous parlez d'une amélioration. Certes. Amélioration il y a par comparaison avec les inscriptions en loi de finances initiale. Mais, en 2017, le déficit se montait, en exécution, à 67,7 milliards. À 76 milliards pour 2018, loin de s'être amélioré, le solde s'est donc dégradé de 9 milliards. Vous pouvez compter comme vous voulez, la réalité est bien celle-ci : le déficit s'est creusé en volume.
Vous avez, en effet, revu à la baisse les principaux indicateurs financiers : abandon du retour à l'équilibre des finances publiques en 2022 – votre nouvel objectif, en termes de déficit, est fixé à 1,2 point du PIB – ; abandon de la réduction de 5 points de la dette publique, pour un nouvel objectif fixé à 1,6 point, et une augmentation de 1,2 point en 2018. C'est une réalité : la dette publique augmente. On ne peut donc pas parler d'amélioration.
Concernant enfin la réduction de la dépense publique, votre objectif est désormais de 2,1 points, contre 3,3 points initialement. Si cette majorité considère que ces chiffres sont bons, nous n'en avons pas la même lecture ; nous n'avons même pas fréquenté les bancs de la même école. Tout cela, monsieur le ministre, ne témoigne pas d'une bonne gestion, bien au contraire. Les chiffres l'attestent, vous n'avez pas réussi à baisser la dépense publique en 2018, puisque celle-ci augmente de 24,5 milliards d'euros par rapport à 2017. Je dis bien 24,5 milliards !