Deux remarques sur les APL. D'abord, votre décision – l'une des premières de la mandature – d'en réduire le montant de 5 euros par mois, puis celle de les désindexer, affectent les plus modestes car, compte tenu de l'effet de seuil, il faut vraiment être dans la difficulté pour toucher les APL. Devant l'effet de sidération causée par cette décision, le Président de la République, le Premier ministre, nombre de ministres et nombre de parlementaires de la majorité ont dit que c'était une bêtise, et même, pour reprendre le mot du Président de la République, une « connerie ».
Et vous avez continué. C'est tout de même surprenant ! Quand on fait quelque chose que le Président de la République appelle une connerie, on peut considérer que c'est une erreur de débutant. Mais quand, l'année suivante, on répète cette erreur, ce n'est plus une erreur : c'est une faute politique, que vous assumez. Il y a là un double langage insupportable.
Au début de l'année, j'assistais, comme tous les ans depuis vingt ans, à la présentation du rapport annuel de la fondation Abbé Pierre et il se trouve que cette question a été évoquée lors du débat. Le ministre Julien Denormandie, qui était présent devant les milliers de personnes rassemblées, a répété à quel point cette décision était mauvaise. Or, quelques mois plus tard, elle a été confirmée. Il n'est pas supportable que vous puissiez dire devant la fondation Abbé Pierre que ce n'est pas une bonne mesure, dire dans les médias que c'est une connerie, puis la revoter à l'Assemblée nationale. Votez au moins cet article : il mettra vos paroles en conformité avec vos actes.