Cette situation amorale déstructure nos services en profondeur, et contraint parfois nos policiers à partir en retraite avec un, deux ou trois ans d'avance, leur poste restant ouvert.
Le deuxième objectif du texte est de mieux protéger ceux qui nous protègent. De nos jours, l'uniforme ne protège plus, il expose. Chaque jour, on dénombre en moyenne 78 agressions contre les dépositaires de l'autorité publique et 178 outrages et violences à leur encontre. Chaque jour, 21 policiers et gendarmes sont blessés en mission. Quant aux agressions visant les sapeurs-pompiers, leur nombre a augmenté de 150 %. Les magistrats ne sont pas épargnés : il y a trois jours, la présidente d'une cour d'assises a été sauvagement agressée.
Nous proposerons donc de renforcer, par voie d'amendement, la protection des dépositaires de l'autorité publique. Nous considérons que l'uniforme doit être inviolable.
Lorsque des délinquants commettent des crimes et des délits contre des policiers, des gendarmes, des policiers municipaux, des pompiers, des magistrats, nous proposerons également d'instaurer des peines planchers, de systématiser le prononcé d'une peine d'interdiction du territoire français ou d'une expulsion pour les étrangers, d'écarter l'application de l'excuse de minorité. Enfin, nous proposerons de réprimer plus lourdement et plus efficacement les forces de l'ordre dont ils feraient l'objet.
Le troisième et dernier pilier de cette proposition de loi, c'est la volonté d'assurer un « continuum de sécurité », pour reprendre les termes de l'excellent rapport de nos collègues Alice Thourot et Jean-Michel Fauvergue, et pour cela de renforcer les prérogatives des polices municipales. Nous reprenons d'ailleurs certaines des excellentes propositions de ce rapport ; vous soutiendrez leur adoption, je n'en doute pas, mes chers collègues.
La sécurité des Français et de ceux qui nous protègent exige un dépassement des clivages politiques, et appelle l'unité nationale.