J'aime répéter que la sécurité est la première de nos libertés.
Nous avons sans aucun doute l'une des meilleures polices du monde. Pourtant, les attentes des populations semblent toujours moins satisfaites. Le sentiment d'insécurité s'accroît, et se conjugue avec une perte de confiance des fonctionnaires qui sont chargés d'assurer notre sécurité.
Notre premier objectif doit être de retrouver ou d'instaurer des dispositifs simples, choisis pour leur efficacité, et centrés sur le rétablissement de l'ordre républicain.
J'en profite ici pour remercier Éric Ciotti, à l'initiative de la proposition dont nous débattons aujourd'hui dans l'hémicycle, pour son travail et pour son engagement de très longue date au bénéfice de la sécurité des Français. Merci de nous avoir proposé ce texte qui permet, enfin, d'engager une réflexion programmatique sur la sécurité qui manque cruellement au débat public depuis plus de dix ans.
Ce texte propose à juste titre de réarmer l'État en augmentant significativement les moyens budgétaires dédiés aux forces de l'ordre et en améliorant leurs conditions de travail, tout en renforçant les outils juridiques destinés à les protéger ainsi qu'en renforçant les prérogatives des policiers municipaux.
Les évolutions nécessaires sont profondes et importantes, et il est capital qu'en tant que députés, nous nous saisissions dès aujourd'hui de ces enjeux, car l'inaction, mes chers collègues, est la source d'une amertume croissante de nos concitoyens, qui conduit aux thèses des extrêmes de toutes sortes.
Je vous le dis, mes chers collègues, le rejet de ce texte en commission n'est pas la hauteur de l'attente des Français. Ne répondre qu'à des problèmes immédiats, et encore, très partiellement, sans logique d'ensemble, ne résoudra rien à long terme.
La sécurité de nos concitoyens doit être appréhendée sans esprit partisan. Notre objectif, ainsi que celui du Gouvernement, doit être non seulement de leur apporter la protection qu'ils demandent et à laquelle ils ont pleinement droit – c'est le rôle même de la nation – mais aussi la sécurité, et de protéger d'autant plus ceux qui les protègent, en risquant parfois leur vie.
Les événements dramatiques qu'a connus notre pays ces dernières années ont conduit le gouvernement de l'époque à décider de pérenniser le port d'une arme en dehors de leur service par les policiers et les gendarmes, en dehors de toute période d'état d'urgence. Ce fut une très bonne chose. Mais comprenez bien ici que l'ensemble des forces de l'ordre sont devenues des cibles potentielles pour des terroristes ou pour ceux qui veulent s'attaquer aux femmes et aux hommes qui incarnent ou ont incarné la défense de notre République et de la France.
Il y a trois jours, une présidente de la cour d'assises de Versailles a été violemment agressée à son domicile, dans une commune des Yvelines.