Nous nous retrouvons aujourd'hui pour débattre de la proposition de loi d'orientation et de programmation relative à la sécurité intérieure de notre collègue du groupe Les Républicains Éric Ciotti.
Je tiens en tout premier lieu et avant tout autre propos à rendre hommage à nos forces de l'ordre. Je tiens à souligner leur investissement particulièrement rude tout au long de l'hiver et les sacrifices qu'elles consentent, parfois – ou plutôt souvent – au détriment de leur vie personnelle et familiale pour servir, pour nos concitoyens et pour préserver nos institutions.
Dès le début de son mandat, le Président de la République Emmanuel Macron a affirmé que la sécurité comptait parmi ses priorités. Nous avons déjà fait beaucoup, mais ce qui nous reste à faire ensemble est encore bien plus important.
Pour mémoire, je rappellerai ce que le Gouvernement et la majorité parlementaire à laquelle j'appartiens ont mis en oeuvre, depuis deux ans, dans le secteur de la sécurité. Cette liste n'est évidemment pas exhaustive. J'aborderai successivement le budget et les réformes structurelles en cours.
Concernant le budget, nous avons voté dès 2018 une augmentation des crédits de la mission « Sécurités » à hauteur de 206 millions d'euros. Cette augmentation s'est accélérée avec la loi de finances pour 2019, prévoyant une augmentation de 344 millions d'euros, budget que, monsieur le rapporteur et chers collègues du groupe Les Républicains, vous n'avez pas voté.
La création de 10 000 postes de policiers et de gendarmes est annoncée pour les prochaines années. Je souligne qu'il faut former ces personnels, ce qui prend du temps, surtout dans le domaine du renseignement, qui exige des compétences particulières. Se pose aussi la question sous-jacente de l'attractivité des métiers de la sécurité, dont nous devons débattre en ensemble.
Vous vouliez des chiffres. Je vais en citer quelques-uns. Je rappelle que, sous le Président Sarkozy, la famille politique à laquelle vous appartenez, monsieur le rapporteur, et qui était alors majoritaire, a supprimé 12 000 postes de policiers et de gendarmes.
Au-delà du financement d'équipements, un plan immobilier est en cours, dans lequel 300 millions d'euros sont injectés chaque année. C'est du quotidien de nos forces de l'ordre que nous parlons ici, de leurs conditions de travail : des conditions dans lesquelles on exerce un travail pas comme les autres, dans lequel on est confronté au côté sombre de l'être humain, parfois même à la mort, à celle des autres mais aussi à la sienne.
Un mot encore pour dénoncer et condamner fermement le bashing dont nos forces de l'ordre peuvent faire l'objet, parfois de la part de ceux qui les ont applaudies la veille pour avoir arrêté un terroriste.