Mon général, j'ai pour vous deux questions, l'une d'ordre très général vaste et l'autre de nature plus technique. Moi qui, dans mon jeune temps, n'ai servi que sur une automitrailleuse légère Panhard, c'est-à-dire en vérité une « deux-chevaux » sur laquelle on avait greffé une tourelle, j'ai été très surpris de l'encombrant volume des engins du programme SCORPION que nous nous sommes fait présenter l'an dernier à Satory, à votre invitation, c'est-à-dire les véhicules Griffon et Jaguar. Comment manoeuvrer avec des engins aussi hauts et aussi larges en milieu urbain, en même en terrain boisé, sans se faire arracher toutes les superstructures de ces engins ?
Ma seconde question concerne l'opération Barkhane. Certes, touchant à une opération extérieure, elle pourrait être adressée au chef d'état-major des armées. Mais puisque je ne vois ici personne, parmi mes collègues présents ce soir, qui soit désireux d'engager une controverse politique sur le principe même de cette opération, l'instant me paraît bon pour en évoquer certains aspects précis. Je dois vous dire, Mon général, que nous sommes nombreux à être inquiets de l'évolution de la situation dans la bande sahélo-saharienne. La situation se dégrade dans la zone, notamment au Burkina Faso – comme on a pu le constater à regret il y a quelques semaines – et au Mali, où les choses vont de mal en pis. Quel est votre sentiment sur cette situation ?