Intervention de Raphaël Schellenberger

Réunion du mardi 18 juin 2019 à 21h05
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger :

Évaluer des politiques publiques et mettre en place des dispositifs efficaces a son importance, je n'en disconviens pas. Mais nous parlons ici simplement de politique, de vie en collectivité, d'histoire, d'hommes et de femmes vivant sur un territoire et, j'ose le dire, d'un peu de coeur.

L'Alsace, au cours des deux derniers siècles, est passée de la tutelle française à la tutelle allemande, de la tutelle allemande à la tutelle française, de la tutelle française à la tutelle allemande, pour revenir à la tutelle française. S'il y a eu des changements de frontière, c'est que chaque État revendiquait la mainmise sur ce territoire du bassin rhénan. Les Allemands ont pris prétexte de la langue : rappelons que c'est à Strasbourg qu'a été imprimée la première bible en allemand. Et ce n'est pas l'allemand de Strasbourg qui a été choisi mais un allemand méridional, le Hochdeutsch, qu'on a considéré comme la langue autour de laquelle pouvaient se fédérer tous les Germaniques afin de disposer d'un support commun pour se comprendre par écrit et augmenter leur puissance.

Savoir si l'on doit enseigner dans nos écoles l'allemand ou l'alsacien n'est pas simple. À Paris, on peut toujours dire des choses sympathiques – comme « L'Allemagne veut récupérer l'Alsace ». Je peux vous dire qu'en Alsace, il y a des générations qui n'aiment pas trop qu'on s'amuse avec ce genre de choses. Je suis d'avis de ne pas rentrer dans les détails car nous risquons d'ouvrir des plaies difficiles à supporter pour les Alsaciens.

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