Elle ne l'est qu'à partir d'Arras. Entre Arras et Lille, et jusqu'à la Belgique, elle est gratuite ! Je vous invite à m'écouter deux secondes, ce qui va vous permettre de réviser vos classiques. Moi aussi je peux faire le donneur de leçons en parlant de « mon » autoroute, « mon » circuit autoroutier…
De quoi parlons-nous ? Il ne s'agit pas ici de faire un contournement pour éviter que le passage de très nombreux camions sur telle ou telle autoroute française ne provoque des accidents, mais de se demander comment faire pour avoir moins de camions en Europe. Le camion est peut-être le plus beau symbole de ce qu'est l'Europe, où on a favorisé le développement de ce moyen de transport au détriment du rail. Ainsi le train de marchandises allant de Perpignan à Rungis va-t-il être supprimé dès le 30 juin, alors qu'on aurait au moins pu prolonger son existence jusqu'à la mi-juillet…
En tant que député français – n'en déplaise à nos collègues, il n'y a pas ici que des Alsaciens –, je m'efforce de porter un regard objectif sur la situation, et le souci de l'intérêt général me conduit à souhaiter la mise en oeuvre d'une stratégie d'État visant à ce qu'il y ait le moins de camions possible circulant dans notre pays, ce qui nécessiterait d'investir massivement dans le ferroutage. Pourquoi ne met-on pas tous ces camions sur des trains, alors qu'on sait parfaitement le faire ?
Pour cela, ce n'est pas seulement Strasbourg qu'il faudrait contourner, mais la loi de la concurrence libre et non faussée et les traités européens, dont l'application conduit à ce que le recours aux camions et aux travailleurs détachés constitue la solution de transport la moins chère. Comme l'a dit tout à l'heure notre collègue Charles de Courson, c'est la faute des affreux capitalistes, qui se tournent toujours vers la solution la moins chère : si nous sommes tous d'accord sur ce constat, sortons donc du capitalisme !