M. Martial Saddier, qui connaît bien le problème des nuitées touristiques, a posé une question très claire : les logements à usage touristique sont-ils, oui ou non, concernés ? Si c'est le cas, ce sont quelques millions de logements qui pourraient être interdits à la location, ce qui bouleverserait l'économie touristique de territoires entiers.
Par ailleurs, lorsque j'étais maire de Dole, qui est l'une des 222 villes retenues pour l'opération « Action coeur de ville, » il m'a fallu consacrer énormément de temps à trouver des solutions permettant de réaliser des opérations de rénovation urbaine économiquement viables. Vous savez fort bien qu'aujourd'hui il coûte moins cher de construire en dehors de la ville qu'en centre-ville. On peut tous le regretter et vouloir lutter contre l'étalement urbain – j'avais, en tant que maire, fait baisser de 40 % les surfaces constructibles dans mon plan local d'urbanisme intercommunal (PLUI) –, mais cela exige de trouver des solutions techniques et financières pour agir au coeur des villes. Techniquement, comme nous l'a expliqué le président du groupement du Mur Manteau, il n'est déjà pas simple de faire de l'isolation extérieure sur des façades qui nécessitent l'accord de l'ABF, mais c'est financièrement encore plus délicat.
Il est donc évident que nos concitoyens doivent bénéficier d'habitations bien isolées, mais cela nécessite des mesures d'accompagnement, sans quoi les propriétaires ne feront rien et renonceront à signer des baux, ce qui n'aboutira qu'à augmenter le prix de la location au mètre carré dans ces zones-là. Si nous sommes donc d'accord sur le principe de ces amendements, nous pensons qu'on ne peut se contenter de bonnes intentions, et qu'il faut que les mesures proposées soient réalistes.