Cet amendement vise à préciser que la « décarbonation de la transition énergétique repose sur la substitution de l'électricité décarbonée ou du biogaz à des énergies fossiles ». Il importe en effet de tenir compte du rôle majeur de l'énergie nucléaire. Je vous rappelle que celle-ci, avec seulement quelques grammes de CO2 émis par kilowatt, est totalement décarbonée. Elle permet donc d'éviter une quantité importante d'émissions de gaz à effet de serre. Chaque fois qu'on ferme une centrale et qu'on envisage de mettre en place des énergies renouvelables, on ne gagne rien, malheureusement, en termes de CO2 rejeté.
Je tiens à rappeler également que la filière française d'énergie nucléaire est une filière d'excellence, qu'elle s'exporte et qu'elle a besoin d'un avenir : il faut que nous lui fixions un certain nombre d'orientations. Beaucoup de jeunes chercheurs et ingénieurs se posent des questions ; le projet de loi devrait permettre d'y répondre.
Par ailleurs, le prix de l'électricité en France est un avantage, aussi bien pour les ménages que pour les entreprises. Or il nous semble que cette situation est due, en partie, à cette énergie bon marché qu'est l'électricité nucléaire, qui a été domptée il y a plusieurs décennies.
Certes, l'objectif affiché n'est pas de sortir du nucléaire, mais, Monsieur le ministre d'État, si nous ne travaillons pas à entretenir le parc nucléaire – comme l'a relevé notre collègue M. Rémi Delatte –, et si nous ne programmons pas de nouveaux investissements, cette sortie finira indiscutablement par advenir. Au-delà de l'objectif consistant à ramener à 50 % la part de l'électricité d'origine nucléaire, l'enjeu doit donc être d'assurer un avenir à la filière nucléaire française.