Le manque de temps, le manque d'effectifs, le manque de structures portent atteinte à la dignité des patients des établissements psychiatriques car davantage de mesures d'isolement et de contention sont décidées. Vous évoquez dans votre rapport le fait que la loi de 2016 n'est pas respectée dans certains établissements et vous pointez la responsabilité du ministère. Qu'en est-il des agences régionales de santé (ARS) ?
Nous observons de multiples manifestations de la crise que traverse la psychiatrie dans notre pays : pénurie de psychiatres, manque de formation en psychiatrie des autres professionnels de santé, conditions matérielles d'hébergement indignes, travail à flux tendu alors que la psychiatrie demande du temps.
Dans une récente interview, vous demandez une nouvelle loi sur la psychiatrie et la santé mentale. Pouvez-vous détailler vos attentes ?
Par ailleurs, alors qu'une loi sur le grand âge devrait voir le jour, j'aimerais savoir si vous souhaitez toujours qu'une autorité indépendante soit créée pour surveiller les établissements d'hébergement pour personnes âgées (EHPAD) ?
Après une visite effectuée en 2017 au centre hospitalier Maurice-Despinoy de Fort-de-France, en Martinique, les contrôleurs avaient consigné dans leur rapport les remarques suivantes : absence de tiers désigné pour 90 % des patients, structures avec fuites d'eau, murs défoncés, portes de placard arrachées, fenêtres brisées remplacées par des planches et sans ventilation depuis plusieurs années, manque de formation des équipes concernant les règles relatives au traitement des plaintes et réclamations, délivrance des médicaments non confidentielle et sans traçabilité sécurisée, chambres d'isolement hors norme et indignes. Peut-on généraliser ce terrible constat à l'ensemble des territoires ultra-marins ? Comment se situent ces territoires par rapport à l'Hexagone ?