Intervention de Marine Le Pen

Séance en hémicycle du jeudi 20 juin 2019 à 21h30
Rattrapage et développement durable de mayotte — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarine Le Pen :

Par conséquent, je ne peux commencer mon intervention sur cette proposition de loi, que je soutiens, bien évidemment, sans dénoncer avec force non seulement les propos du président comorien qui, de nouveau, a pratiquement appelé à annexer Mayotte, mais aussi, car c'est tout aussi grave, le silence coupable des autorités françaises. Une telle provocation méritait une réaction beaucoup plus vive de la part de nos dirigeants, a minima le rappel immédiat de notre ambassadeur – vous avez utilisé cet outil diplomatique pour beaucoup moins que ça avec l'Italie. En tout cas, si j'avais été aux responsabilités, j'aurais, à la suite d'une telle déclaration, suspendu immédiatement toute coopération, notamment financière, avec ce pays. Je le répète avec force : Mayotte est française et Mayotte doit rester française ! Nos compatriotes mahorais le savent : nous resterons déterminés à les défendre.

La situation à Mayotte est extrêmement préoccupante. J'ai pu de nouveau le constater de visu il y a quelques mois. L'insécurité explose : on parle même, ces jours-ci, de la création d'une BAB, ou Brigade Anti-BAC, en clair des coupeurs de route comoriens qui ont recours à la violence la plus extrême. Le chômage de masse touche de plein fouet les Mahorais et les services publics sont submergés, etc.

Bien évidemment, la cause première de cette situation est la submersion migratoire qui touche ce département français. J'insiste sur le mot « submersion » car, quand 48 % de la population est étrangère et largement clandestine, je crois qu'il est plus que justifié !

La départementalisation de Mayotte, actée depuis le référendum de 2009, aurait dû entraîner un effort particulier de la France. C'est le rattrapage de cet effort qui nous est proposé dans ce texte : c'est cet effort que nous soutenons.

Pour mémoire, je citerai les propos de la présidente de la commission des lois de notre assemblée, à la suite d'une mission parlementaire conduite à Mayotte : « À l'évidence Paris s'est trop souvent contenté d'administrer Mayotte, sans vision d'ensemble, ne changeant rien, n'apportant rien. Mayotte, département le plus jeune et le plus pauvre de France, est sans doute le territoire d'outre-mer qui a été le plus oublié par la République ». Sic.

C'est pourquoi je vous suggère, madame la ministre, de mettre en place un comité de suivi et de pilotage de la départementalisation. Ce comité transpartisan, réunissant élus locaux et responsables nationaux, me semble incontournable pour assurer l'avenir de Mayotte.

Je reconnais qu'un premier effort a été accompli avec la suppression partielle du droit du sol à Mayotte : c'est une première étape pour lutter contre l'immigration, mais elle est clairement insuffisante. Le Gouvernement doit utiliser tous les outils en sa possession – diplomatiques, financiers voire militaires – pour faire cesser la colonisation de Mayotte par les Comores.

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